Quelques extraits

 

 Ténèbres, extrait...

Je déambulais ainsi, somnambule, perdu dans des logorrhées intérieures invraisemblables, je me sentais sombrer dans la décrépitude la plus totale. Au détour de mes errances, je croisais des cris et des spectres éthérés harcelant quelques survivants, ou bien hurlant, errants dans les limbes de leur nouveau monde.

Mes pas m’avaient conduis au pied de l'Hôtel de Ville, ses colonnes anciennes et solennelles s'étaient tordus sous la pression des ténèbres, sa façade n'était plus qu'un sinistre visage s’étirant très haut dans le noir. Alors que je marchais le long de ces sentencieux escaliers, un bruit sourd vint s'écraser derrière moi. Un deuxième fracas me fit tressaillir, c'était à quelques pas, comme tombé de nulle part. Quelque chose d'étrange semblait venir des cieux. Puis violemment, devant moi, un troisième éclat retentit sur le sol. L’obscurité m’empêchait de distinguer ce que c'était, mais alors que je m'apprêtais à lever les yeux vers le ciel, j'entendis un sifflement fondre sur moi. Éclairant les cieux avec ma lampe, je vis avec horreur une nuée de corps en train de se jeter du toit.

-          Mais tirez vous, bon Dieu, vous allez vous faire écraser !

Le secret d'Alice, extrait...

Le temps est une notion abstraite pour un enfant et quand celui-ci est marqué par le chagrin, sa relativité peut approcher l’éternité. Depuis bien longtemps sa chambre s’apparentait à un enfer solitaire, une amnésie de compassion semblait demeurer en ce foyer. Jouets, poupées et draps colorés étaient les vestiges d’une enfance heureuse, d’une joie de vivre visiblement oublié. Pourtant Alice se sentait aimée, mais cet amour avait changé. Il avait pris une couleur grise et une voix monocorde. Son père, sa mère, elle observait l’étrangeté de ces figures familières.


Le cri des anges, extrait...

-          Alors, je peux la voir ?


Il referma la porte derrière lui, son visage était grave, marqué par l’émotion.

-          Non, pas maintenant.

-          Mais Pa !

Lucas tapait du pied sur le sol.

-          N’insiste pas ! J’ai dit non. Il faut la laisser se reposer, elle est épuisée.

-          Elle dort ?

-          Non.

-          Dit papa, tout à l’heure je l’ai entendu pleurer.

Henri baissa la tête.

-          Elle a faim peut-être ?

-          Quelle question Lucas, comme si un ange avait besoin de manger.


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